D’après une dépêche d’APM news du 8 février 2021, la direction générale de la santé (DGS) a annoncé, dans un message « DGS-Urgent » envoyé dimanche 7 février 2021, un renforcement de la stratégie de freinage de la propagation des variants anglais, sud-africain et brésilien du Sars-CoV-2 sur le territoire français.
Il s’agit notamment de nouvelles consignes de criblage des tests positifs, d’un durcissement des règles d’isolement, et d’une série de « mesures complémentaires » pour lutter contre la diffusion de ces variants « qui présentent un risque d’échappement immunitaire et vaccinal ». Dès le 23 janvier a été réclamé aux laboratoires de biologie médicale de conserver les prélèvements ayant donné lieu à un test RT-PCR positif au Sars-CoV-2, afin de réaliser un second « test de criblage aux variantes » du virus.
Le responsable du centre national de référence (CNR) virus des infections respiratoires, le Pr Bruno Lina, a rapporté les résultats préliminaires de la deuxième enquête flash : le variant anglais représentait fin janvier 14% des tests positifs, contre 3,3% début janvier. Deuxième information : les variants sud-africain et brésilien sont bien présents sur le territoire, bien qu’encore très minoritaires.
Dorénavant, tout test positif (test de RT-PCR ou test antigénique) doit « obligatoirement » faire l’objet d’une RT-PCR de criblage en seconde intention pour déterminer s’il s’agit d’une « contamination par une variante d’intérêt », et ce, « dans un délai de 36 heures maximum« .
Deux tests validés
Seulement deux tests de criblages sur les cinq encore inscrits vendredi 06/02/2021 sur la liste de tests validés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sont désormais autorisés. Il s’agit des ViroBOAR Spike 1.0 RT-PCR Kit (Sars-CoV-2)* (Eurofins) et ID SARS-CoV-2/UK/SA Variant Triplex* (ID-Solutions), deux kits « ayant deux cibles dont au moins la mutation N501Y, commune aux 3 variantes d’intérêt actuellement circulantes, et permettant de distinguer la variante 20I/501Y.V1 [anglaise] d’une part et les variantes 20H/501Y.V2 [sud-africaine] et 20J/501Y.V3 [brésilienne] d’autre part ».
Des travaux sont en cours pour permettre l’utilisation et la généralisation de ces kits en première intention pour le diagnostic primaire ; et le ministère a pour objectif d’encourager le développement de kits ciblant de nouvelles variantes d’intérêt potentielles (en premier lieu la mutation 484K, responsable du risque d’échappement immunitaire).
Dans un courrier relayé jeudi par la Société française de microbiologie (SFM), près de 250 biologistes hospitaliers se sont élevés contre le dépistage systématique des variants par RT-PCR de criblage (cf dépêche du 05/02/2021).
Au moins 10 jours d’isolement pour les variants sud-africain et brésilien
Dans le cas spécifique de contacts à risque avec des personnes porteuses du variant sud-africain ou brésilien, ces personnes doivent « bénéficier d’un test PCR, à J0 (dès son identification), afin de démarrer sans délai les opérations de contact tracing s’il est positif », suivi d’un criblage par une RT-PCR de seconde intention si le premier test est positif.
« Une attention particulière devra être apportée, en cas de test négatif, à l’importance de bien respecter la période de quarantaine de 7 jours depuis le dernier contact à risque et sur la nécessité de réaliser un test RT-PCR à J7, à l’issue de cette période », pointe la DGS.
Renforcement des mesures en cas de contamination dans les écoles
La DGS annonce également que des mesures renforcées sont mises en place dans les classes si un enfant est contaminé ou cas contact d’une personne contaminée par l’une de ces variantes. L’une de ces mesures est « la fermeture de la classe automatiquement prononcée ».